« L’imaginaire autour du parcours de l’eau structure le dessin des meubles : ils sont poreux. Jamais ils ne retiennent ni n’entravent le chemin de l’eau. Elle les traverse tous et chemine partout librement. Ils sont également traversés par l’air et la lumière, par le regard, par la végétation… Le mobilier ne subit aucun traitement. Le bois va griser, prendre des reflets argentés ; l’acier va s’oxyder. Les meubles vont progressivement se fondre dans le contexte. »
Eric BENQUE
La collection de mobiliers conçue par le designer Eric Benqué pour le parcours artistique est en soi un élément d’identification du projet : elle accueille le visiteur, incarne et affirme l’attention qui lui est portée. La collection se décline en trois types de mobiliers différents – bancs, plateformes et abri-point de vue – qui offrent une découverte physique singulière du paysage.
Une dizaine de pièces sont installées le long du parcours, accompagnant naturellement la randonnée d’une oeuvre à l’autre. Eric Benqué a travaillé avec du bois de châtaignier, reconnu pour sa résistance aux conditions climatiques extrêmes, montrant ainsi que cette essence locale est une ressource d’avenir.
Production : 2016-2018. Entreprise Antouly (Les Ollières-sur-Eyrieux)
Où les trouver ?
Chaque site accueillant un mobilier propose un point de vue exceptionnel sur le paysage, changeant au rythme des saisons.
Du nord au sud
aux Hugons (Mars) :
au pied du Mont Mézenc :
à la Chartreuse de Bonnefoy, face à l’oeuvre « De l’autre côté » de Stéphane Thidet :
au pied du Mont Gerbier-de-Jonc :
Plateforme sur la liaison douce Gerbier-Bourlatier au pied du Suc des Coux :
au rocher des Resliades sur le chemin d’accès au « Phare » de Gloria Friedmann :
à Pra Clauzel en surplomb de Saint Laurent les Bains Laval d’Aurelle et de l’Abbaye Notre-Dame des Neiges :
Eric Benqué
Éric Benqué est diplômé de l’École nationale supérieure de création industrielle, auditeur du Collège des Hautes études en Environnement et Développement Durable et lauréat 2013 du Prix pour l’intelligence de la main de la Fondation Bettencourt-Schueller.
Son travail est varié. De luxueuses réalisations côtoient ainsi des collaborations avec des artisans en Bourgogne, en Inde ou au Mali, des marchés publics alternent avec des projets plus éphémères. Chaque fois cependant, la question de l’adéquation au contexte, la position de l’humain dans ce contexte et dans le monde est posée. Ses collaborations régulières avec des architectes nourrissent sa pratique et lui permettent de développer une attention particulière à la dimension véritablement spatiale du projet de design.
Le bois de châtaignier
Spontané, vigoureux, naturellement résistant car riche en tanin, le bois de châtaignier a de nombreuses utilisations. Il est utilisé notamment pour les charpentes, la parqueterie, les menuiseries, les piquets, le bois-énergie et la trituration. Il est pourtant aujourd’hui sous-valorisé : en Ardèche, 1% seulement de l’accroissement annuel naturel des forêts de châtaigner est commercialisé. Il existe ainsi localement un réel potentiel pour le développement d’une filière de qualité autour du bois de châtaignier. La demande croissante de cette essence renforce aujourd’hui l’intérêt économique de la valorisation forestière des châtaigneraies des Monts d’Ardèche.